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Centrafrique : la baisse de prix décidée par le ministère du Commerce n’a pas encore porté fruit

Une variété de denrées alimentaires sur une table au marché de Berberati

Autre presse - 19/2/2025

Malgré la décision du ministère du Commerce qui a rappelé les opérateurs économiques au respect des prix homologués, sur le marché, les prix n’ont pas changé. Certains commerçants rencontrés à Bangui accusent les taxes douanières et le coût élevé du transport des marchandises qui sont à l’origine d’augmentation des prix des articles. Au marché de Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui, Prudence, une mère qui est venue faire des achats n’arrive pas à prendre de décision, à cause de la hausse des prix. « Auparavant, les prix étaient moindres mais aujourd’hui, ils ont considérablement grimpé. Avec 2000f on pouvait faire le marché et il nous restait quelques pièces. Regardez, j’ai 2500 mais je n’arrive pas à faire le marché », tempête-telle. Sur la plupart des marchés sillonnés, les ménagères se plaignent amèrement de la hausse des prix, ce qui les poussent à préférer les quantités à la qualité des marchandises. « Ce sont les légumes et du poisson fumé que je trouve moins cher. Un litre et demi d’huile qui était à 1500 est aujourd’hui à 2000f. Donc il est difficile pour moi de faire des réserves », a indiqué Leticia. Rakmah Altaïr, un grossiste au Km5, accuse les taxes douanières et le coût élevé du transport des marchandises comme principales causes de cette augmentation. « Ce n’est pas aujourd’hui qu’on connaît cette augmentation de prix. C’est dû aux taxes de dédouanement et de transport. Par exemple, j’achète un sac de sel à 4500 et je revends à 4750f, un sac de sucre que je paye chez mes pairs importateurs à 36000f, je revends à 37000. Qu’est-ce que je gagne dans tout ça ? On ne comprend pas sur quelle base le ministère des commerces veut faire baisser les prix ». Au marché Pétévo, dans le 6ème arrondissement, Boris, un autre grossiste, précise que cette hausse n’est pas délibérée. Mais il est obligé de maintenir les prix de spéculation afin de gagner un peu de bénéfice. « Ce n’est pas une augmentation expresse de notre part. Les importateurs nous vendent chers, on est obligé d’ajouter quelque chose sur le prix établi, afin de maintenir notre petit commerce ». Christian Solé, un détaillant au marché du village Samba à 15 Km de Bangui, se rend chez Boris pour s’approvisionner. Il se prépare déjà à expliquer à ses clients le non-respect des prix certifiés. « Ça fait 2 à 3 ans que je vends. Les prix sur le marché autrefois ne sont plus les mêmes aujourd’hui. Mes clients me demandent pourquoi je vends maintenant de l’huile plus chère. Je vends maintenant à 150f la quantité que je vendais à 100f. je leur ai dit, le prix en gros n’est plus comme avant. Ils ne sont qu’obligés d’acheter puisqu’ils sont dans le besoin », a expliqué le détaillant. Dans un communiqué publié le 13 février, le ministre du Commerce a exigé le respect des prix fixés par son département, sous peine de sanctions. Cependant, les prix de la spéculation vont bon train sur le marché. En attendant, de nombreuses familles peinent toujours à se nourrir correctement.

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